C’est en 2014, à l’occasion de la 3e édition du Forum international de l’évolution de la conscience, dans le cadre du débat Écosophie et évolution Bio-consciente que la Biologiste évolutionniste Elisabet Sahtouris déclare

« Il y a le stade de la jeunesse puis le point de maturation. […] La coopération créative c’est la phase de maturité des espèces. […] Il nous faut passer au stade de la maturité aujourd’hui. »

En collaboration avec d’autres scientifiques, cette auteur-conférencière futuriste travaille au niveau du changement des paradigmes.

Mais qu’est-ce qu’un paradigme ?

« Le concept du paradigme joue dans le Platonisme un rôle central. Dans l’ordre de la connaissance tout d’abord : les choses sensibles sont des paradigmes qui, correctement interprétés, guident notre ascension vers les formes. À leur tour, les formes sont des paradigmes qui, dans la voie descendante, permettent de connaître le monde sensible et d’agir sur lui » (Goldschmidt V. 1945).

Si le processus de la connaissance se définit tout d’abord par notre perception qui nous guide intérieurement vers l’extérieur, soit vers la création d’une forme, d’une idée, d’un concept, c’est ensuite de manière circulaire que la perception de celle-ci nous revient sous forme d’émotion(s), nous rendant plus conscients et sensibles. Cette faculté sensorielle ainsi développée par l’expérience et la conscience de soi nous permettrait alors de faire évoluer nos paradigmes.

Les paradigmes seraient alors ces diverses représentations que nous nous faisons du monde extérieur, nos modèles cohérents de pensées qui incarneraient/reflèteraient notre réalité. Ils seraient ces systèmes de pensée de ce que nous aurions adopté comme croyances. En ce sens, nous pouvons dire « autant d’individualités, autant de paradigmes différents. »

D’un point de vue étymologique, le mot paradigme prend son origine du bas Latin Paradigma « exemple, comparaison », et du Grec Paradeïgma « modèle, exemple » (mettre en regard, en parallèle, montrer), et de « para » qui veut dire « auprès de ». Ce terme a été utilisé dans de nombreux et divers domaines comme les sciences humaines et sociales, la philosophie, l’économie, l’esthétique, l’entreprise, l’informatique etc.

Chez Thomas Samuel Kuhn, nous pouvons relever vingt-deux sens différents du mot paradigme dans sa première édition de « La structure des révolutions scientifiques. » (1962).

D’après le Journaliste français, Didier Pourquery (2013), le terme de Paradigme serait aujourd’hui défini dans le langage courant et ne serait cité que si l’on veut en sortir. Si l’on suit cette idée, cela signifierait que nous ne sommes pas attachés à un paradigme et par conséquent celui-ci peut changer ou évoluer.

Mais de quelle manière peut-on permettre à notre système de pensée d’évoluer ?

« [Il faut réévaluer le jugement selon lequel] les scientifiques, étant seulement des hommes, ne peuvent pas toujours admettre leurs erreurs, même en face de preuves absolues. Je soutiendrais plutôt que dans ce domaine, il ne s’agit ni de preuve, ni d’erreur. Quand on adhère à un paradigme, en accepter un autre est une expérience de conversion qui ne peut être imposée de force. » (Kuhn, T-S., 1972, p. 208).

Si l’on ne peut imposer un changement de paradigme de force tel que l’indique ici Thomas Samuel Kuhn, l’évolution de notre paradigme par la créativité serait plutôt une affaire du « Soi ». Laisser la liberté à l’individu de « se trouver », voire « se créer » par lui-même grâce au processus de construction identitaire apparaîtrait alors comme indispensable.

Mais finalement, que veut dire être créatif ? Le sommes-nous tous ? Pour quelles raisons entendons-nous très souvent « Ah non, moi je ne suis pas du tout créatif… » ?

Dans ce cas, peut-on y remédier et apprendre à l’être ?
La réponse se situe dans notre capacité à abandonner nos croyances limitantes. Sortir du cadre restreint de la pensée logique et « binaire » pour ouvrir le champ des possibles de la pensée créative et « multidimensionnelle » serait une réelle piste à explorer.

En d’autres termes, travailler le développement de l’hémisphère droit du cerveau qui bien trop souvent a été mis de côté dans notre Société, ne serait pas à ignorer.

Mais est-il si simple de basculer d’une façon de penser à une autre ?

Si nous pouvons envisager l’apprentissage de la créativité, en dehors de tout contexte artistique mais plutôt en tant que système de pensée, quel rôle jouera le coach pour permettre aux individus et/ou groupe d’individus qu’il accompagne afin de développer celle-ci ? Le coaching n’est-il pas « l’art d’apprendre à apprendre à », cette opportunité à se réinventer ?

En tant qu’humain, nous avons ce choix de rester dans un système ou d’en sortir. Il y a toujours cette notion de libre arbitre jusqu’au jour où notre vie, ou encore les grands évènements sociétaux, nous place devant le défi, ce point de non retour, où le choix s’impose de manière naturelle. Un peu à l’image de la Nature qui reprendrait ses droits.

Ne sommes-nous pas au Printemps 2020 tous impacter par ce changement de paradigme qui s’impose à nous ?

Quelle clé allons-nous choisir dans nos vies personnelles et professionnelles pour y faire face ?

 

Frédérique Luzy

Musicienne

Medicine Music Singer

Chorégraphe de l’Être

Leader – Coach Consultante Certifiée